Détail de l'auteur
Auteur Julian Mischi |
Documents disponibles écrits par cet auteur
Affiner la recherche
Le bourg et l'atelier / Julian Mischi
Titre : Le bourg et l'atelier : Sociologie du combat syndical Type de document : texte imprimé Auteurs : Julian Mischi, Auteur Editeur : Marseille : Agone Année de publication : 2016 Collection : L'ordre des choses Importance : 399 p Présentation : 05.02.MIS Langues : Français (fre) Tags : Syndicalisme Travail Emploi France SNCF Militantisme Gestion des entreprises Index. décimale : 05.02 Syndicalisme Résumé : Pourquoi et comment des ouvriers continuent à se syndiquer et à militer malgré la force des processus favorisant leur exclusion politique ?
On veut bien travailler, mais au bout d’un moment, quand tu vois que tu passes beaucoup de temps à faire des tracts, des papiers pour tout le monde, pour expliquer telle ou telle chose, et qu’en fin de compte le patron te casse la gueule et que ça sert à rien... Tu as beau faire ce que tu veux, avoir des camarades qui te disent : « Allez vas-y ! Ne t’inquiète pas : ça va payer ! »… Au bout d’un moment, tu es démoralisé, tu les as là.
La culture cheminote, c’est ça qu’ils essaient de casser aujourd’hui : des valeurs de solidarité. C’est une société de plus en plus individualiste. Tout le monde fait les constats, tout le monde dit : « On a le pouvoir d’achat qui baisse. » On est tous d’accord globalement, mais entre faire le constat et emmener les gens dans l’action, il y a de la marge. Alors peut-être qu’un jour, il y aura un déclic. Je ne sais pas. Des fois, je ne sais pas ce qu’il faut pour qu’il y ait ce déclic.
Ce livre s’appuie sur une enquête menée pendant cinq ans sur le quotidien de syndicalistes ouvriers dans un atelier SNCF, au sein d’un bourg industriel de 3 000 habitants. Donnant la parole à des populations souvent associées à tort au seul monde agricole et essentiellement dépeintes par les médias nationaux comme des électeurs du FN, il montre que les ouvriers constituent le premier groupe social des campagnes françaises et tente de répondre à la question : comment s’engager quand tout pousse à la désyndicalisation ?
La restitution d’entretiens et de discussions dans le syndicat, tout comme l’observation des mobilisations, font entrer le lecteur dans l’ordinaire de la vie d’ouvriers syndiqués et montrent des tentatives d’organisation collective concrètes face aux réorganisations managériales. Explorant les réalités du militantisme en entreprise, l’ouvrage souligne que les clivages de classes, loin d’avoir disparu, se sont reconfigurés dans un nouveau contexte politique et économique – contexte où l’engagement à gauche peut aussi se perpétuer dans des conditions renouvelées, voire se développer.
Sommaire : Introduction : S’engager malgré tout ; I. Hiérarchies et culture de classe en atelier ; II. Au-delà de l’atelier : les ressorts de l’adhésion syndicale ; III. « On n’est pas une amicale de pêcheurs à la ligne » ; IV. Le travail militant des responsables syndicaux ; V. Quand les conflits de classes se déplacent de l’atelier à la commune.Le bourg et l'atelier : Sociologie du combat syndical [texte imprimé] / Julian Mischi, Auteur . - Marseille : Agone, 2016 . - 399 p : 05.02.MIS. - (L'ordre des choses) .
Langues : Français (fre)
Tags : Syndicalisme Travail Emploi France SNCF Militantisme Gestion des entreprises Index. décimale : 05.02 Syndicalisme Résumé : Pourquoi et comment des ouvriers continuent à se syndiquer et à militer malgré la force des processus favorisant leur exclusion politique ?
On veut bien travailler, mais au bout d’un moment, quand tu vois que tu passes beaucoup de temps à faire des tracts, des papiers pour tout le monde, pour expliquer telle ou telle chose, et qu’en fin de compte le patron te casse la gueule et que ça sert à rien... Tu as beau faire ce que tu veux, avoir des camarades qui te disent : « Allez vas-y ! Ne t’inquiète pas : ça va payer ! »… Au bout d’un moment, tu es démoralisé, tu les as là.
La culture cheminote, c’est ça qu’ils essaient de casser aujourd’hui : des valeurs de solidarité. C’est une société de plus en plus individualiste. Tout le monde fait les constats, tout le monde dit : « On a le pouvoir d’achat qui baisse. » On est tous d’accord globalement, mais entre faire le constat et emmener les gens dans l’action, il y a de la marge. Alors peut-être qu’un jour, il y aura un déclic. Je ne sais pas. Des fois, je ne sais pas ce qu’il faut pour qu’il y ait ce déclic.
Ce livre s’appuie sur une enquête menée pendant cinq ans sur le quotidien de syndicalistes ouvriers dans un atelier SNCF, au sein d’un bourg industriel de 3 000 habitants. Donnant la parole à des populations souvent associées à tort au seul monde agricole et essentiellement dépeintes par les médias nationaux comme des électeurs du FN, il montre que les ouvriers constituent le premier groupe social des campagnes françaises et tente de répondre à la question : comment s’engager quand tout pousse à la désyndicalisation ?
La restitution d’entretiens et de discussions dans le syndicat, tout comme l’observation des mobilisations, font entrer le lecteur dans l’ordinaire de la vie d’ouvriers syndiqués et montrent des tentatives d’organisation collective concrètes face aux réorganisations managériales. Explorant les réalités du militantisme en entreprise, l’ouvrage souligne que les clivages de classes, loin d’avoir disparu, se sont reconfigurés dans un nouveau contexte politique et économique – contexte où l’engagement à gauche peut aussi se perpétuer dans des conditions renouvelées, voire se développer.
Sommaire : Introduction : S’engager malgré tout ; I. Hiérarchies et culture de classe en atelier ; II. Au-delà de l’atelier : les ressorts de l’adhésion syndicale ; III. « On n’est pas une amicale de pêcheurs à la ligne » ; IV. Le travail militant des responsables syndicaux ; V. Quand les conflits de classes se déplacent de l’atelier à la commune.Usines / Cédric Lomba
Titre : Usines : ouvriers, militants, intellectuels Type de document : texte imprimé Auteurs : Cédric Lomba, Auteur ; Julian Mischi, Auteur Editeur : Paris : Seuil Année de publication : mars 2013 Collection : Actes de le recherche en sciences sociales num. 196-197 Importance : 157 p. Langues : Français (fre) Tags : Entreprises Travailleurs Histoire sociale Luttes ouvrières Femmes Syndicalisme Alternatives Index. décimale : 04.01 Entreprises - Généralités Résumé : Les oppositions, que le système scolaire inscrit dans toutes les têtes, entre le manuel et l’intellectuel, entre les choses de la matière et de l’esprit, est au principe d’une tension entre les ouvriers et les agents investis dans le monde de la culture. Les formes d’anti-intellectualisme qui se repèrent dans le monde ouvrier en sont une manifestation et le fait que les professions intellectuelles aient acquis leurs privilèges, à commencer par l’autonomie relative dont elles bénéficient, dans le cadre d’une division du travail qui laisse à d’autres les tâches de fabrication et d’exécution, reste fondamental. Mais les relations entre les deux groupes sociaux ne se résument pas à cet antagonisme, pas davantage qu’à la fonction d’encadrement des classes populaires qui échoit objectivement par exemple au monde enseignant. Occupant une position dominée, les uns dans l’ordre capitaliste, les autres dans la société bourgeoise, ils sont aussi régulièrement portés à des formes d’alliances. Toute l’histoire du mouvement ouvrier depuis le XIXe siècle est marquée par des échanges entre le monde de « l’usine » et celui de la culture. Ce numéro d’Actes de la recherche en sciences sociales entreprend de poser la question des relations entre ouvriers et intellectuels, en en restituant les nombreuses facettes et la complexité. Les deux groupes sont extrêmement différenciés. Les travailleurs intellectuels se distinguent notamment par les différents types de savoirs auxquels ils sont liés et les usages dont ils peuvent faire l’objet. Le monde ouvrier, quant à lui, est lui-même traversé par l’opposition entre manuels et intellectuels ; aux distinctions, bien connues, qui différencient par exemple les mécaniciens et les électriciens, s’ajoutent aujourd’hui des différences générationnelles liées à l’allongement des scolarités.
Les articles du numéro fournissent l’occasion de revenir sur des questions sociologiques anciennes : l’alternative entre la dépossession culturelle du monde ouvrier et l’autonomie relative dont pourraient néanmoins bénéficier des cultures qui, comme celles qui sont liées au sport, à la télévision ou au bricolage, engagent des connaissances pratiques mais aussi intellectuelles ; les mécanismes de délégation et de déférence qui régissent les échanges inégaux entre les deux groupes ; l’indifférence ouvrière à la culture dont Richard Hoggart rappelait qu’elle constituait sans doute le comportement modal ; l’ensemble des trajectoires qui se jouent des frontières entre ouvriers et intellectuels. Sur ce dernier point, le numéro évoque à la fois ces ouvriers qui sortent de la condition ouvrière, en se constituant un capital à composante en partie culturelle, mais aussi sur ces intellectuels qui, à l’image des « établis », quittent le monde de la culture pour se faire embaucher comme ouvriers ou qui se mettent à produire et à diffuser un savoir critique pour nourrir une résistance ouvrière au patronat.
Le numéro est attentif à la spécificité des moments historiques. La période de mai-juin 1968 en France ou le contexte qui vit au Brésil le développement du mouvement syndical dont est issu Lula, ont, par exemple, constitué des conjonctures privilégiées au regard des relations entre les deux groupes. Qu’en est-il dans ces conditions de la période contemporaine ? Le numéro montre qu’elle donne à voir simultanément des éléments de continuité et des facteurs de transformation. Le monde ouvrier n’a pas autant changé que ne le disent certains commentateurs pressés. En dépit de son déclin numérique, il préserve un poids important. Les rythmes contraints, l’instabilité de l’emploi, la faiblesse des revenus, la pénibilité d’un travail limité à des tâches manuelles subalternes sont des caractéristiques persistantes de la condition ouvrière. Le groupe, cependant, s’est transformé sous l’effet de transformations aussi fondamentales que le recul de l’emploi industriel ou que l’expansion de la scolarisation. L’École joue un rôle accru dans les trajectoires ouvrières et modifie la structuration interne du groupe, comme ses relations avec les autres classes. Le rôle accordé aux « partenaires sociaux » s’est, de son côté, institué. Il y a une forme de paradoxe dans la situation contemporaine. Le groupe, en un sens, n’a jamais été mieux à même de s’approprier et de produire une expertise savante, mais il peine de plus en plus à accéder à l’expression publique. Une autre manière d’attirer l’attention sur les effets contraires des évolutions actuelles consiste à remarquer que, tandis que l’élévation générale du niveau d’instruction pourrait contribuer à un rapprochement du monde ouvrier et des professions intellectuelles, la ségrégation résidentielle croissante conduit les deux groupes à partager de moins en moins souvent les mêmes espaces de vie.
L’approche développée dans le numéro se caractérise enfin par l’intérêt particulier porté à l’espace de l’usine. Celui-ci est un lieu de production relativement clos où les ouvriers entrent en interaction avec des « professionnels de la manipulation des biens symboliques » de différents statuts : des professions intellectuelles administratives ou techniques, sous statut « cadre », des catégories intermédiaires qui occupent des fonctions d’organisation, mais aussi des intellectuels qui ont des fonctions légitimatrices ou critiques de l’ordre usinier : experts, gestionnaires, médecins et psychologues du travail, universitaires, journalistes, artistes, etc. L’usine est aussi un espace où se croisent, souvent à distance, diverses catégories d’ouvriers, de militants et de professions intellectuelles. Lieu de conflits et d’engagement, elle constitue une matrice au militantisme ouvrier, vers les syndicats surtout, mais aussi vers les partis issus du mouvement ouvrier, qui constituèrent longtemps des espaces de fréquentation entre des ouvriers et des intellectuels, en particulier des enseignants.Usines : ouvriers, militants, intellectuels [texte imprimé] / Cédric Lomba, Auteur ; Julian Mischi, Auteur . - Paris : Seuil, mars 2013 . - 157 p.. - (Actes de le recherche en sciences sociales; 196-197) .
Langues : Français (fre)
Tags : Entreprises Travailleurs Histoire sociale Luttes ouvrières Femmes Syndicalisme Alternatives Index. décimale : 04.01 Entreprises - Généralités Résumé : Les oppositions, que le système scolaire inscrit dans toutes les têtes, entre le manuel et l’intellectuel, entre les choses de la matière et de l’esprit, est au principe d’une tension entre les ouvriers et les agents investis dans le monde de la culture. Les formes d’anti-intellectualisme qui se repèrent dans le monde ouvrier en sont une manifestation et le fait que les professions intellectuelles aient acquis leurs privilèges, à commencer par l’autonomie relative dont elles bénéficient, dans le cadre d’une division du travail qui laisse à d’autres les tâches de fabrication et d’exécution, reste fondamental. Mais les relations entre les deux groupes sociaux ne se résument pas à cet antagonisme, pas davantage qu’à la fonction d’encadrement des classes populaires qui échoit objectivement par exemple au monde enseignant. Occupant une position dominée, les uns dans l’ordre capitaliste, les autres dans la société bourgeoise, ils sont aussi régulièrement portés à des formes d’alliances. Toute l’histoire du mouvement ouvrier depuis le XIXe siècle est marquée par des échanges entre le monde de « l’usine » et celui de la culture. Ce numéro d’Actes de la recherche en sciences sociales entreprend de poser la question des relations entre ouvriers et intellectuels, en en restituant les nombreuses facettes et la complexité. Les deux groupes sont extrêmement différenciés. Les travailleurs intellectuels se distinguent notamment par les différents types de savoirs auxquels ils sont liés et les usages dont ils peuvent faire l’objet. Le monde ouvrier, quant à lui, est lui-même traversé par l’opposition entre manuels et intellectuels ; aux distinctions, bien connues, qui différencient par exemple les mécaniciens et les électriciens, s’ajoutent aujourd’hui des différences générationnelles liées à l’allongement des scolarités.
Les articles du numéro fournissent l’occasion de revenir sur des questions sociologiques anciennes : l’alternative entre la dépossession culturelle du monde ouvrier et l’autonomie relative dont pourraient néanmoins bénéficier des cultures qui, comme celles qui sont liées au sport, à la télévision ou au bricolage, engagent des connaissances pratiques mais aussi intellectuelles ; les mécanismes de délégation et de déférence qui régissent les échanges inégaux entre les deux groupes ; l’indifférence ouvrière à la culture dont Richard Hoggart rappelait qu’elle constituait sans doute le comportement modal ; l’ensemble des trajectoires qui se jouent des frontières entre ouvriers et intellectuels. Sur ce dernier point, le numéro évoque à la fois ces ouvriers qui sortent de la condition ouvrière, en se constituant un capital à composante en partie culturelle, mais aussi sur ces intellectuels qui, à l’image des « établis », quittent le monde de la culture pour se faire embaucher comme ouvriers ou qui se mettent à produire et à diffuser un savoir critique pour nourrir une résistance ouvrière au patronat.
Le numéro est attentif à la spécificité des moments historiques. La période de mai-juin 1968 en France ou le contexte qui vit au Brésil le développement du mouvement syndical dont est issu Lula, ont, par exemple, constitué des conjonctures privilégiées au regard des relations entre les deux groupes. Qu’en est-il dans ces conditions de la période contemporaine ? Le numéro montre qu’elle donne à voir simultanément des éléments de continuité et des facteurs de transformation. Le monde ouvrier n’a pas autant changé que ne le disent certains commentateurs pressés. En dépit de son déclin numérique, il préserve un poids important. Les rythmes contraints, l’instabilité de l’emploi, la faiblesse des revenus, la pénibilité d’un travail limité à des tâches manuelles subalternes sont des caractéristiques persistantes de la condition ouvrière. Le groupe, cependant, s’est transformé sous l’effet de transformations aussi fondamentales que le recul de l’emploi industriel ou que l’expansion de la scolarisation. L’École joue un rôle accru dans les trajectoires ouvrières et modifie la structuration interne du groupe, comme ses relations avec les autres classes. Le rôle accordé aux « partenaires sociaux » s’est, de son côté, institué. Il y a une forme de paradoxe dans la situation contemporaine. Le groupe, en un sens, n’a jamais été mieux à même de s’approprier et de produire une expertise savante, mais il peine de plus en plus à accéder à l’expression publique. Une autre manière d’attirer l’attention sur les effets contraires des évolutions actuelles consiste à remarquer que, tandis que l’élévation générale du niveau d’instruction pourrait contribuer à un rapprochement du monde ouvrier et des professions intellectuelles, la ségrégation résidentielle croissante conduit les deux groupes à partager de moins en moins souvent les mêmes espaces de vie.
L’approche développée dans le numéro se caractérise enfin par l’intérêt particulier porté à l’espace de l’usine. Celui-ci est un lieu de production relativement clos où les ouvriers entrent en interaction avec des « professionnels de la manipulation des biens symboliques » de différents statuts : des professions intellectuelles administratives ou techniques, sous statut « cadre », des catégories intermédiaires qui occupent des fonctions d’organisation, mais aussi des intellectuels qui ont des fonctions légitimatrices ou critiques de l’ordre usinier : experts, gestionnaires, médecins et psychologues du travail, universitaires, journalistes, artistes, etc. L’usine est aussi un espace où se croisent, souvent à distance, diverses catégories d’ouvriers, de militants et de professions intellectuelles. Lieu de conflits et d’engagement, elle constitue une matrice au militantisme ouvrier, vers les syndicats surtout, mais aussi vers les partis issus du mouvement ouvrier, qui constituèrent longtemps des espaces de fréquentation entre des ouvriers et des intellectuels, en particulier des enseignants.