Détail de l'auteur
Auteur Alain Schoenenberger |
Documents disponibles écrits par cet auteur
Affiner la recherche
Marchés financiers / Paul Dembinski
Titre : Marchés financiers : une vocation trahie? Type de document : texte imprimé Auteurs : Paul Dembinski, Auteur ; Alain Schoenenberger, Auteur Editeur : Paris : FPH Année de publication : septembre 1993 Autre Editeur : Paris : FPH Collection : Dossier pour un débat Importance : 105 p Langues : Français (fre) Catégories : Finances internationales Tags : Finances Marché financier Politique financière Entreprises Développement Investissement Index. décimale : 02.01 Finances Résumé : La bourse a vocation à soutenir l’activité économique des entreprises. Mais les marchés financiers évoluent en réalité sans que leur rôle ne soit examiné et évalué. En fait, l’efficacité des marchés financiers n’a jamais pu être démontrée de façon convaincante. Il est impossible de dire s’ils contribuent de façon significative à améliorer l’allocation des ressources dans une économie et, de ce fait, à augmenter sa production, ou s’ils sont au contraire une source de coûts supplémentaires et captent des ressources qui seraient mieux utilisées ailleurs.
Du point de vue financier, les bourses sont au coeur des économies modernes, mais elles ne concernent en fait qu’un nombre limité d’entreprises. Celles-ci, les plus grosses, bénéficient de capitaux à un coût très intéressant. Leur accès privilégié à la finance leur donne un avantage concurrentiel déterminant par rapport aux PME. De ce fait, les marchés financiers encouragent la concentration industrielle.
Les entreprises ainsi aidées sont-elles au moins plus efficaces ? Ce n’est même pas sûr. Les entreprises cotées en bourse produisent entre 10 et 15 % du PIB alors qu’elles canalisent une part plus importante des capitaux. Ce ne sont donc pas les plus efficientes de ce point de vue.
Quel rôle les marchés financiers jouent-ils sur les entreprises et sur l’économie en général ? Ils exercent par le biais des cours une pression importante sur les performances des entreprises, mais cela incite ces dernières à rechercher les résultats financiers à court terme plutôt que l’avantage concurrentiel à long terme.
De façon générale, les actifs financiers prennent une part de plus en plus importante dans l’économie de marché et ont un rapport de plus en plus distant avec la matière ou même avec la réalité de l’économie. D’ailleurs, aucune loi économique ne semble établir un rapport entre le cours de la bourse et la santé de l’économie. Il semble même que les investissements financiers concurrencent parfois les investissements productifs.
Dans les pays en développement, le rôle des marchés financiers est ambigu. Même quand ils sont bénéfiques à l’économie, ils semblent surtout profiter aux entreprises cotées, qui sont peu nombreuses, et aux intermédiaires. Dans les pays en transition vers une économie de marché, leurs performances sont loin de se montrer à la hauteur des espérances suscitées. C’est seulement sous certaines conditions qu’ils peuvent contribuer à la privatisation de l’économie et à la restructuration des entreprises. Les pays en développement et ceux en transition sont encore en marge de la grande financiarisation. Avant de les entrainer vers cette tendance, les organisations qui les conseillent devraient analyser la réalité des marchés financiers dans les pays de l’OCDE : la finance est-elle la cause ou la conséquence du développement ?
Le rôle des marchés financiers prend de l’ampleur avec le phénomène de mondialisation des économies. Les instruments traditionnels des autorités publiques en matière monétaire semblent en revanche peu adaptés à ce phénomène : les marges de manoeuvre des politiques s’amoindrissent. On peut se demander si une reprise en main des marchés financiers par le politique ne devrait pas passer par une régulation plus précise du système financier. Le monde va vers un développement des marchés financiers de plus en plus poussée. Cette évolution est porteuse de fragilité pour le tissu économique et social. Plutôt que de chercher à inverser la tendance, le défi consiste à trouver les moyens de la domestiquer de façon à ce qu’elle n’entraine pas les effets pervers qui viennent d’être signalés.
Marchés financiers : une vocation trahie? [texte imprimé] / Paul Dembinski, Auteur ; Alain Schoenenberger, Auteur . - Paris : FPH : Paris : FPH, septembre 1993 . - 105 p. - (Dossier pour un débat) .
Langues : Français (fre)
Catégories : Finances internationales Tags : Finances Marché financier Politique financière Entreprises Développement Investissement Index. décimale : 02.01 Finances Résumé : La bourse a vocation à soutenir l’activité économique des entreprises. Mais les marchés financiers évoluent en réalité sans que leur rôle ne soit examiné et évalué. En fait, l’efficacité des marchés financiers n’a jamais pu être démontrée de façon convaincante. Il est impossible de dire s’ils contribuent de façon significative à améliorer l’allocation des ressources dans une économie et, de ce fait, à augmenter sa production, ou s’ils sont au contraire une source de coûts supplémentaires et captent des ressources qui seraient mieux utilisées ailleurs.
Du point de vue financier, les bourses sont au coeur des économies modernes, mais elles ne concernent en fait qu’un nombre limité d’entreprises. Celles-ci, les plus grosses, bénéficient de capitaux à un coût très intéressant. Leur accès privilégié à la finance leur donne un avantage concurrentiel déterminant par rapport aux PME. De ce fait, les marchés financiers encouragent la concentration industrielle.
Les entreprises ainsi aidées sont-elles au moins plus efficaces ? Ce n’est même pas sûr. Les entreprises cotées en bourse produisent entre 10 et 15 % du PIB alors qu’elles canalisent une part plus importante des capitaux. Ce ne sont donc pas les plus efficientes de ce point de vue.
Quel rôle les marchés financiers jouent-ils sur les entreprises et sur l’économie en général ? Ils exercent par le biais des cours une pression importante sur les performances des entreprises, mais cela incite ces dernières à rechercher les résultats financiers à court terme plutôt que l’avantage concurrentiel à long terme.
De façon générale, les actifs financiers prennent une part de plus en plus importante dans l’économie de marché et ont un rapport de plus en plus distant avec la matière ou même avec la réalité de l’économie. D’ailleurs, aucune loi économique ne semble établir un rapport entre le cours de la bourse et la santé de l’économie. Il semble même que les investissements financiers concurrencent parfois les investissements productifs.
Dans les pays en développement, le rôle des marchés financiers est ambigu. Même quand ils sont bénéfiques à l’économie, ils semblent surtout profiter aux entreprises cotées, qui sont peu nombreuses, et aux intermédiaires. Dans les pays en transition vers une économie de marché, leurs performances sont loin de se montrer à la hauteur des espérances suscitées. C’est seulement sous certaines conditions qu’ils peuvent contribuer à la privatisation de l’économie et à la restructuration des entreprises. Les pays en développement et ceux en transition sont encore en marge de la grande financiarisation. Avant de les entrainer vers cette tendance, les organisations qui les conseillent devraient analyser la réalité des marchés financiers dans les pays de l’OCDE : la finance est-elle la cause ou la conséquence du développement ?
Le rôle des marchés financiers prend de l’ampleur avec le phénomène de mondialisation des économies. Les instruments traditionnels des autorités publiques en matière monétaire semblent en revanche peu adaptés à ce phénomène : les marges de manoeuvre des politiques s’amoindrissent. On peut se demander si une reprise en main des marchés financiers par le politique ne devrait pas passer par une régulation plus précise du système financier. Le monde va vers un développement des marchés financiers de plus en plus poussée. Cette évolution est porteuse de fragilité pour le tissu économique et social. Plutôt que de chercher à inverser la tendance, le défi consiste à trouver les moyens de la domestiquer de façon à ce qu’elle n’entraine pas les effets pervers qui viennent d’être signalés.