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The ascent of money / Niall Ferguson
Titre : The ascent of money : A financial history of the world Type de document : texte imprimé Auteurs : Niall Ferguson, Auteur Editeur : London [UK] : Penguin Books Année de publication : 2009 Importance : 441 p Présentation : 02.02.FER Langues : Anglais (eng) Catégories : Monnaies Tags : Histoire Monnaies Finance internationale Index. décimale : 02.02 - Monnaies Résumé : Une présentation des origines de la banque, de l'assurance, de la Bourse, etc., qui offre une introduction pédagogique à la saga de la finance.
Dès le début de ce livre, l'historien britannique Niall Ferguson rappelle que la finance et les financiers ont de tout temps été considérés comme des parasites. Dante réservait une place particulière aux prêteurs dans son enfer… Il y a trois raisons à cela, avance-t-il: les débiteurs sont plus nombreux que les créditeurs, la finance a souvent été entre les mains de minorités ethniques ou religieuses, et les dégâts causés par les crises financières sont récurrents et importants.
De fait, l'ouvrage illustre parfaitement combien l'histoire de la finance est faite de heurts et de chaos. Ferguson se sert à chaque fois de personnages emblématiques pour le montrer. Ainsi des Médicis, ancienne famille de petits gangsters devenus changeurs, puis banquiers à la fin du XIVe siècle, avec un taux de rendement de 32% pour une activité que l'on qualifierait aujourd'hui de banques d'affaires. Car il faudra attendre la seconde moitié du XIXe pour voir le début des banques de dépôts.
Le marché des obligations est né quant à lui des besoins d'emprunt des Etats pour financer leurs guerres. Venise au XIIe siècle, Florence au XVe, en attendant le grand boom du marché de Londres au moment des guerres napoléoniennes. Nathan Rothschild en sera le héros, lui que la couronne d'Angleterre utilisait pour ses talents de trafiquant d'or afin d'apporter le métal précieux aux troupes anglaises basées en Espagne. Au moment où Wellington remporte Waterloo, Nathan est assis sur les tonnes d'or qu'il a entassées pour financer la couronne britannique… alors que la guerre est finie et que le prix du métal jaune va s'effondrer. Il fait alors un pari: investir dans les titres d'emprunt d'Etat britannique qu'il rachète à tour de bras en espérant que leur prix va monter avec la fin du conflit. Un pari gagné qui lui rapportera l'équivalent de 600 millions d'euros d'aujourd'hui et donnera à sa famille une influence politique considérable. Le refus des Rothschild de financer le Sud participera à la victoire du Nord lors de la guerre civile américaine.
Les péripéties de John Law, "l'homme qui a inventé la bulle boursière", et ses spéculations sont contées dans le détail. Voltaire, l'économiste Richard Cantillon et l'inventeur de Robinson Crusoé, le britannique Daniel Defoe, ne s'y étaient pas laissés prendre.
Ferguson nous emmène ensuite en Ecosse, à la rencontre de Robert Wallace et Alexander Webster, deux prêtres qui ont inventé les principes modernes de l'assurance en 1744. Une évolution rendue possible par les progrès réalisés en matière d'études statistiques et de table de mortalité.
Le chapitre consacré à l'immobilier comme lieu de placement est moins convaincant. De même que celui consacré aux déséquilibres financiers mondiaux, même si l'on peut souligner la belle trouvaille qui consiste à qualifier les relations financières entre la Chine et les Etats-Unis de "Chimérica"…
De manière plutôt surprenante, Niall Ferguson conclue cette longue fresque des chemins heurtés de la finance par une sorte de fatalisme. Il y aura toujours des crises car les financiers font des paris sur l'avenir qui, loin de pouvoir être transformé en risques calculés, est fondamentalement incertain. Et parce que la psychologie humaine est ainsi faite que se succéderont toujours périodes de folle euphorie et de grande dépression.
La politique ne peut donc rien faire et les conditions institutionnelles dans lesquelles fonctionne la finance ne changent tien. Mieux vaut même ne pas trop réguler la finance car ses crises seraient l'équivalent d'un processus darwinien de sélection des meilleurs. Une idée que la récente crise des subprime ne semble pas confirmer!The ascent of money : A financial history of the world [texte imprimé] / Niall Ferguson, Auteur . - London (UK) : Penguin Books, 2009 . - 441 p : 02.02.FER.
Langues : Anglais (eng)
Catégories : Monnaies Tags : Histoire Monnaies Finance internationale Index. décimale : 02.02 - Monnaies Résumé : Une présentation des origines de la banque, de l'assurance, de la Bourse, etc., qui offre une introduction pédagogique à la saga de la finance.
Dès le début de ce livre, l'historien britannique Niall Ferguson rappelle que la finance et les financiers ont de tout temps été considérés comme des parasites. Dante réservait une place particulière aux prêteurs dans son enfer… Il y a trois raisons à cela, avance-t-il: les débiteurs sont plus nombreux que les créditeurs, la finance a souvent été entre les mains de minorités ethniques ou religieuses, et les dégâts causés par les crises financières sont récurrents et importants.
De fait, l'ouvrage illustre parfaitement combien l'histoire de la finance est faite de heurts et de chaos. Ferguson se sert à chaque fois de personnages emblématiques pour le montrer. Ainsi des Médicis, ancienne famille de petits gangsters devenus changeurs, puis banquiers à la fin du XIVe siècle, avec un taux de rendement de 32% pour une activité que l'on qualifierait aujourd'hui de banques d'affaires. Car il faudra attendre la seconde moitié du XIXe pour voir le début des banques de dépôts.
Le marché des obligations est né quant à lui des besoins d'emprunt des Etats pour financer leurs guerres. Venise au XIIe siècle, Florence au XVe, en attendant le grand boom du marché de Londres au moment des guerres napoléoniennes. Nathan Rothschild en sera le héros, lui que la couronne d'Angleterre utilisait pour ses talents de trafiquant d'or afin d'apporter le métal précieux aux troupes anglaises basées en Espagne. Au moment où Wellington remporte Waterloo, Nathan est assis sur les tonnes d'or qu'il a entassées pour financer la couronne britannique… alors que la guerre est finie et que le prix du métal jaune va s'effondrer. Il fait alors un pari: investir dans les titres d'emprunt d'Etat britannique qu'il rachète à tour de bras en espérant que leur prix va monter avec la fin du conflit. Un pari gagné qui lui rapportera l'équivalent de 600 millions d'euros d'aujourd'hui et donnera à sa famille une influence politique considérable. Le refus des Rothschild de financer le Sud participera à la victoire du Nord lors de la guerre civile américaine.
Les péripéties de John Law, "l'homme qui a inventé la bulle boursière", et ses spéculations sont contées dans le détail. Voltaire, l'économiste Richard Cantillon et l'inventeur de Robinson Crusoé, le britannique Daniel Defoe, ne s'y étaient pas laissés prendre.
Ferguson nous emmène ensuite en Ecosse, à la rencontre de Robert Wallace et Alexander Webster, deux prêtres qui ont inventé les principes modernes de l'assurance en 1744. Une évolution rendue possible par les progrès réalisés en matière d'études statistiques et de table de mortalité.
Le chapitre consacré à l'immobilier comme lieu de placement est moins convaincant. De même que celui consacré aux déséquilibres financiers mondiaux, même si l'on peut souligner la belle trouvaille qui consiste à qualifier les relations financières entre la Chine et les Etats-Unis de "Chimérica"…
De manière plutôt surprenante, Niall Ferguson conclue cette longue fresque des chemins heurtés de la finance par une sorte de fatalisme. Il y aura toujours des crises car les financiers font des paris sur l'avenir qui, loin de pouvoir être transformé en risques calculés, est fondamentalement incertain. Et parce que la psychologie humaine est ainsi faite que se succéderont toujours périodes de folle euphorie et de grande dépression.
La politique ne peut donc rien faire et les conditions institutionnelles dans lesquelles fonctionne la finance ne changent tien. Mieux vaut même ne pas trop réguler la finance car ses crises seraient l'équivalent d'un processus darwinien de sélection des meilleurs. Une idée que la récente crise des subprime ne semble pas confirmer!